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The Ministry of National Unity and Civic Engagement (MINUBUMWE), in collaboration with Interpeace has released new research titled: a Community-based Participatory Framework for the Assessment of Resilience in Rwanda. These findings were presented, along with insightful recommendations, during a stakeholder engagement event held on 8 March 2024 in Kigali, Rwanda.

The objective of this study, conducted across all 30 districts of Rwanda, was fourfold. Firstly, it aimed to formulate and validate resilience indicators for structuring future research activities, policies, and programmes related to community resilience in Rwanda. Secondly, it sought to devise a participatory, multi-level methodology for assessing resilience indicators, drawing from existing frameworks, while tailoring them to Rwanda's specific context. Additionally, the study aimed to establish a baseline for community resilience across all districts of Rwanda and to propose actionable policy and programmatic recommendations for enhancing resilience nationwide. Involving a significant sample of 7,481 individuals, the study adopted a mixed-methods approach, integrating both qualitative and quantitative methods. Resilience was evaluated across four levels—individual, household, community, and institutional—using a comprehensive set of 38 indicators.

The findings underscored a commendable degree of resilience across all assessed levels, demonstrating a significant milestone three decades after the Genocide against the Tutsi. Recommendations emphasised the need for intensified efforts in societal healing initiatives, infrastructure development, and facilitating access to finance and employment opportunities.

During the stakeholder engagement event, Professor Francois Masabo, a lecturer and researcher at the University of Rwanda, lauded the study. He acknowledged its holistic approach and alignment with Rwanda's contextual realities.

The study received financial support from the Government of Sweden through its embassy in Rwanda. Martina Fors Mohlin, Counselor and Head of Development Cooperation at this embassy, reiterated Sweden's commitment to supporting the implementation of the developed framework within Rwandan communities. “We are proud to have taken part in this study by supporting Interpeace and also the ministry (MINUBUMWE) and enabling this conversation to take place. I very much look forward to working together to take those conclusions forward as we implement them in the society,” she noted.

The Community-based Participatory Framework for the Assessment of Resilience stands as a landmark initiative in Rwanda. It serves as a foundational reference point for future studies in the field of resilience within the country. Honorable Dr. Jean Damascene Bizimana, Minister of National Unity and Civic Engagement, underscored the timeliness of the research, noting Government of Rwanda’ s shift through MINUBUMWE, towards enhancing and strengthening the resilience of Rwandans amidst ongoing challenges stemming from the consequences of the Genocide agains the Tutsi.

“Resilience is one of Rwandan values. We want to design programmes and initiatives that are informed by our cultural values, which will help to effectively address our specific problems. This research that MINUBUMWE conducted jointly with Interpeace responds to this need. It will enable us to strengthen the resilience of Rwandans, to build a peaceful and prosperous country based on concrete and realistic indicators,” Hon. Bizimana highlighted.

As a way forward, a comprehensive roadmap is currently in development. This roadmap will guide the implementation of findings and recommendations derived from the research study. It serves as a strategic blueprint for all stakeholders involved in societal healing and resilience efforts. Each stakeholder will be tasked with setting specific strategic and programmatic objectives, along with corresponding targets and actions. These objectives aim to sustain the gains achieved in resilience while simultaneously addressing any fragilities identified during the research study.   

En Côte d’Ivoire, l’environnement socio-politique et la gouvernance démocratique demeurent fragiles dans de nombreuses localités, plus d’une décennie après la crise post-électorale de 2010 qui a fait officiellement plus de trois mille morts. La faible participation de la population à la gestion des affaires publiques, couplée à la persistance de tensions autour des modalités de désignation de certaines autorités coutumières ou politiques, et à un sentiment d’abandon et de défiance à l’égard de certaines autorités gouvernementales, constituent un terreau fertile pour la manipulation politique de conflits et tensions latentes au sein des communautés.

Ce risque est particulièrement accru lors des échéances électorales. A l’occasion des élections locales (municipales et régionales du 13 octobre 2018) et de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, des confrontations violentes au sein de la population ont eu lieu. Dans certaines localités, en plus de ces tensions, des accusations de pression, de manipulation du processus électoral et de falsification des résultats ont été formulées entre partisans. Du fait du manque d’encadrement de mécanismes de gouvernance démocratique locale, souvent fragilisés, ces cycles de violence politique et électorale prennent encore plus d’ampleur.

Face à ces menaces pour la paix et la cohésion, Indigo Côte d’Ivoire et Interpeace, ont réalisé, avec l’appui technique de leur partenaire SeeD (Centre for Sustainable Peace and Democratic Development), un processus de consultations et une enquête dénommée SCORE, à l’effet d’analyser les déterminants clés et les leviers de prévention de la violence politique dans le pays.

Parmi les messages clés issus de cette recherche, « la vulnérabilité d’une localité aux phénomènes de violence politique s’illustre par un contexte où les communautés ont tendance à se replier sur elles-mêmes et éviter de s’intégrer aux autres ».    

Ces contextes sont identifiables par le caractère peu apaisé des interactions quotidiennes entre les groupes sociaux (politiques, religieux, ethniques) et le passage aisé d’évènements « anodins » (par exemple lors d’un match de football ou d’un accident de voiture) à un conflit intergroupe. Cette dynamique aboutit à une fragilisation du lien social entre les communautés qui les prédispose à la confrontation violente.

Face à ces constats des Cadres de collaboration (CDC) ont été mis en place. Cette ingénierie de gouvernance collaborative citoyenne des initiatives de prévention et de gestion des conflits au niveau local a permis d’obtenir des résultats satisfaisants, par exemple une absence de violence observée pendant les élections municipales, sénatoriales et régionales en 2023, dans les zones de mise en œuvre du projet.

A Béoumi (au centre de la Côte d’Ivoire), par exemple, la mise en place du CDC a été marquée par un contexte de grande méfiance entre les communautés. Cependant, grâce à leurs actions, les premiers membres du cadre de collaboration, essentiellement composé de membres influents d’une seule communauté, sont arrivés à intégrer des membres des autres communautés dans ce dispositif Ils y sont parvenus en démarchant des acteurs pertinents et influents en vue de faciliter la participation des autres communautés aux initiatives de rapprochement communautaire; ces derniers ont par la suite été invités aux différents ateliers et sessions de dialogue avec le CDC, ce qui a facilité leur adhésion. Grace à cette stratégie, le cadre a une coloration hétérogène et intercommunautaire et mène désormais des activités dans les différents quartiers de la localité.

De même, la ville de Divo (sud du pays), qui s’illustrait par des affrontements intercommunautaires à chaque élection, qu’elle soit locale ou nationale, a pu gagner le pari de ‘’ Zéro violence ‘’ lors du dernier scrutin.

 « Au niveau de Divo, notre CDC est assez jeune puisqu’il date de mars 2023. Mais avant cela, la ville de Divo a été marquée par une succession de conflits post-électoraux. Et ces conflits sont restés marqués dans la mémoire collective. De sorte qu’on a atteint un pic de violence en août 2020 (élection présidentielle) qui a occasionné des pertes en vies humaines (…). Il y avait une certaine polarisation entre les autochtones et non autochtones. Le CDC a initié un certain nombre d’action auprès de ces personnes-là qui étaient fortement impliquées dans les violences de 2020. Il y a eu des causeries débats avec les femmes qui ont aussi participé de manière active aux conflits et aussi une rencontre avec les jeunes. Cela nous a énormément aidé car cette année les élections régionales et municipales se sont déroulées dans la paix. Le CDC a rencontré les candidats politiques et états-majors et ceux-ci se sont impliqués dans cette dynamique de paix. Ils ont pris la résolution de parler à leurs militants pour que cette année les élections se déroulent dans de bonnes conditions et c’est ce qui a été fait », estime le sous-préfet de Divo.

Plusieurs autorités administratives de la région ont fait le vœu de voir s’installer un Cadre de collaboration dans leurs circonscriptions. Et de fait, à l’orée de l’élection présidentielle de 2025, un besoin important de passage à échelle et de renforcement de ces structures et mécanismes de prévention au sein des zones les plus affectées lors des précédents cycles électoraux semble nécessaire, comme exprimé par les parties prenantes. L’objectif est de prévenir durablement la transformation de divisions entre partisans de différents dirigeants politiques en conflits communautaires..

La ministre ivoirienne de la cohésion nationale, de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté, LOGBOH Myss Belmonde DOGO, l’exprimait ainsi lors de la clôture du projet : « Au moment où s’achève le projet et à l’aune de l’élection de 2025, l’anticipation doit être le maître-mot. Nous devons presser le pas pour ne pas agir seulement à la veille des échéances et engranger des résultats positifs. C’est pourquoi, j’invite Interpeace, Indigo, SeeD et les autres acteurs à bâtir avec nous l’avenir. (…) Il est important de pouvoir étendre cette ingénierie de gouvernance collaborative et citoyenne au-delà des localités qui en ont déjà bénéficié, parce que les résultats démontrent que c’est une approche qui peut permettre vraiment de réduire la violence et les conflits de manière durable et surtout à travers l'engagement et l’appropriation de tous », a-t-elle affirmée.

La cheffe de la délégation de l’Union européenne en Côte d’Ivoire, l’ambassadrice Francesca Di Mauro, est du même avis : « Nous avons tous en ligne de mire les prochaines élections, notamment présidentielle, qui suscitent beaucoup d’engouement et de ce fait peuvent présenter potentiellement des risques. Ce contexte général éveille notre attention et nous interpelle tous sur notre responsabilité et notre rôle pour [nous] assurer que le jeu démocratique et l’animation de la vie politique, ne soient pas des opportunités de violence, mais bien des moments de dialogue pour construire une société harmonieuse et paisible ».

En adéquation avec ces orientations, l’une des principales recommandations de cette enquête est la mise en place, à court terme, d’un outil barométrique permettant un système d’alerte et de réponse précocesur la base des résultats de l’analyse SCORE, allant de pair avec une mise à l’échelle des cadres de collaboration sur l’ensemble du territoire ivoirien.

Accédez à tous les résultats de l’enquête SCORE ici et au rapport de synthèse des analyses et des recommandations ici.

Mogadishu, Somalia, 2 March 2024 – The Ministry of Interior, Federal Affairs & Reconciliation (MOIFAR) of the Federal Government of Somalia and Interpeace, an international organization dedicated to peacebuilding, have signed a Memorandum of Understanding (MoU) to advance the National Reconciliation Plan. This plan aims to rebuild trust among the Somali people and in government institutions for peaceful co-existence, recovery, and reconstruction.

The MoU, signed by His Excellency Ahmed Moallim Fiqi, Minister, MOIFAR, and Itonde Kakoma, President of Interpeace, establishes a partnership focused on promoting reconciliation, sharing expertise, and supporting peacebuilding processes across Somalia. Through this collaboration, MOIFAR and Interpeace aim to work on key areas to empower local communities, civil society, and government stakeholders in their joint pursuit of sustainable peace.

In his remarks on the partnership, Minister Ahmed Moallim Fiqi stated, "We are honored to commence this vital partnership with Interpeace. Together, we will endeavor to foster an environment conducive to peace and reconciliation through the framework of the national reconciliation pillars, which are crucial for Somalia's stability."

Interpeace, known for its 30 years of  community-led peacebuilding efforts, will utilise its experience and networks to aid MOIFAR's endeavors in Somalia. "This partnership represents a significant step towards a genuine commitment to advancing the National Reconciliation Plan," affirmed Itonde Kakoma, President of Interpeace.

The collaboration between MOIFAR and Interpeace marks a significant step forward in advancing peacebuilding and reconciliation efforts in Somalia. By embracing the principles of peace, dignity and participatory approaches, both parties are committed to contributing meaningfully to Somalia's journey towards sustainable peace and development.

For more information please contact:

Ahmed Abdullahi

Country Representative, Somalia Interpeace

abdullahi@interpeace.org

Dans le cadre de sa mission de consolidation de la paix, Interpeace a initié, avec l’appui technique et financier de la Fondation PATRIP, de la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KFW), de l’Allemagne et du Danemark, le projet « Brique par brique : renforcer la cohésion sociale et prévenir les conflits à la frontière Mali-Burkina Faso ». Cette initiative vise à promouvoir la stabilisation économique, politique et sociale et la résilience des communautés vivant dans les régions fragiles, notamment le long des frontières entre le Mali et le Burkina Faso, et de favoriser la résolution locale des conflits et la prévention de l’extrémisme violent. A cette fin, Interpeace a développé un dispositif de soutien à l’autonomisation des femmes et des jeunes.

La crise sécuritaire et les conflits communautaires dans le Sahel appellent une synergie d’actions des Etats, des partenaires au développement et des organisations communautaires dans le but de réinstaurer ou de consolider la cohésion sociale et le vivre-ensemble. Faisant écho à l’urgence inhérente à cette situation dans la bande frontalière Mali-Burkina Faso, Interpeace a développé, avec l’appui de la Fondation PATRIP, le projet « Brique par brique : renforcer la cohésion sociale et prévenir les conflits à la frontière Mali-Burkina Faso ». Cette initiative a été précédée d’une première phase qui a fait émerger, de façon participative, les dynamiques conflictuelles de la zone frontalière ainsi que les réponses à y adresser.

Au titre des pistes proposées, il ressort le développement d’activités génératrices de revenus avec une dimension environnementale dont l’objectif est de promouvoir l’autonomisation des populations vulnérables, notamment les femmes et les jeunes. Cette approche contribue à réduire les sources de tensions sociales autour de l’exploitation des ressources naturelles.

Au regard de la dimension communautaire des activités et pour des enjeux liés à l’appropriation locale et à la durabilité du projet, le soutien aux activités génératrices de revenus a été réalisé avec l’appui des organisations locales aussi bien au Mali qu’au Burkina Faso. Il s’agit notamment d’Esther Vision du Burkina Faso et de l’ONG Action pour le développement des initiatives locales (ADILO) du Mali.

Le dispositif d’accompagnement des activités génératrices de revenus a été développé suivant trois étapes. Après une étude d’identification et de vulgarisation des emplois verts, soixante femmes et jeunes ont été choisis et formés à l’élevage, à la production céréalière, à la transformation de produits forestiers non ligneux ou encore en apiculture. Les participants ont été suivant un processus participatif et inclusif et selon des critères de vulnérabilité, d’âge, de sexe et de résidence. A l’issue de la formation, des kits d’installation et de démarrage leur ont été remis. « J’ai reçu une formation en apiculture, puis j’ai été doté de matériels de production. Grâce à cela, j'exerce maintenant une activité qui est rentable et j’ai acquis de nouvelles connaissances sur la récolte et la commercialisation du miel », affirme Mamadou Traoré, un participant de Koloko, au Burkina Faso.

En sus, les activités génératrices de revenus promues suscitent des perspectives d’emplois différents dans l’optique de créer des alternatives aux activités liées à l’exploitation des ressources naturelles qui fait l’objet de tensions dans la zone d’intervention du projet. « Grâce à la formation, j'ai reçu des compétences qui me permettent d'améliorer ma productivité, la conservation et la commercialisation de soumbala. Aujourd’hui, nous réalisons plus de bénéfices », affirme Odette Sanou, une participante et productrice de soumbala de Koloko, au Burkina Faso.

Des propos recueillis auprès des jeunes et des femmes, il ressort que ces alternatives développées ont permis de réduire la compétition autour de l’exploitation des ressources naturelles. Les conflits sur cette question se sont par conséquent amenuisés. En effet, toutes les participantes ont reconnu qu’avant l’intervention du projet, les femmes tiraient l’essentiel de leurs revenus de l’exploitation des produits forestiers non ligneux : karité et néré entre autres. La compétition qui en découlait constituait une véritable source de conflits quotidiens. Ceux-ci transcendaient souvent les familles pour impliquer des villages entiers.

Aujourd’hui, la promotion des activités génératrices de revenus a non seulement réduit la concurrence autour de ces activités, mais a permis également aux femmes d’avoir d’autres perspectives, réduisant considérablement les conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles. Wassa SANOGO, participante résidant à Hermakono, au Mali a d’ailleurs affirmé que : « depuis que je me suis orientée vers l’élevage des petits ruminants, je m’entends mieux avec mes coépouses et les autres femmes qui transforment et écoulent les noix de karité ».

Aussi, les difficultés d’accès à la terre ont exacerbé le chômage et la précarité des jeunes. Cette situation les expose aux alternatives proposées par les groupes armés présents dans la zone. L’accompagnement pour la réalisation des activités génératrices de revenus est, de leur point de vue, de nature à accroître leur autonomisation et à renforcer leur résilience face aux tentatives de recrutement des groupes armés. DrissaTraoré, un participant résidant à Hermakono, au Mali, a soutenu que « grâce à la formation, j’ai pu acquérir des techniques culturales qui m’ont permis de cultiver le maïs sur un hectare et les récoltes s’annoncent bonnes. Je pense que si tous les jeunes avaient cette chance, les groupes terroristes n’auraient pas pu enrôler certains et nous serions en paix ».

En définitive, si les activités génératrices de revenus ont d’emblée vocation à soutenir l’autonomisation des femmes et des jeunes, elles contribuent à réduire la concurrence autour de l’exploitation des ressources naturelles et à renforcer leur résilience. Elles permettent par conséquent de prévenir les conflits et de renforcer la cohésion sociale. C’est pourquoi, pour Interpeace et ses partenaires, l’appui à ces activités comme moyens de subsistance constituent aujourd’hui une des alternatives de prévention des conflits et de promotion de la cohésion sociale.

Having long been plagued by instability, conflict, and war, the people of the Great Lakes region remain steadfast in their pursuit of peace.  With this objective in mind, young people from Rwanda, Uganda, the Democratic Republic of Congo (DRC) and Burundi met for three days in Kigali from 11 to 13 December for a workshop organised by Interpeace and its local partners, namely Pole Institute and Action pour la Paix et la Concorde (APC) in the Democratic Republic of Congo, Centre d'Alerte et de Prévention des Conflits (CENAP) in Burundi, Vision Jeunesse Nouvelle (VJN) and Never Again Rwanda in Rwanda. This workshop was part of the ‘Cross-border Dialogue and Youth Empowerment for Peace in the Great Lakes Region’ programme. The aim was to exchange ideas on peace initiatives led by young innovators and peace fellows supported by the programme.

Il a servi de platforme et d’opportunité pour discuter des efforts de consolidation de la paix dans la région ainsi que de saluer l’apport des jeunes à cette noble cause à travers leurs diverses initiatives mises en oeuvre dans leurs pays respectifs.

En RDC, les espaces MUUNGANO et l'initiative TUUNGANE KWA AMANI ont notamment été portées par des jeunes des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu respectivement, dans des milieux scolaires et universitaires ainsi que dans les communautés.

De leur côté, pour promouvoir la cohabitation pacifique entre les réfugiés et les communautés d’accueil, les jeunes innovateurs ougandais utilisent le football pour favoriser un espace de socialisation et d’échange entre ces deux catégories d’habitants, privilégiant ainsi les jeux pour promouvoir l’harmonie et l’entente dans leurs milieu.

L'initiative J’IBUNTU est celle lancée par ceux du Burundi pour faire advancer la résilience socio-économique dans leurs communautés. Ces jeunes recourent également aux nouvelles technologies de l'information et de la communication, en établissant des plateformes de discussion sur les réseaux sociaux pour véhiculer leurs messages.

Enfin, au Rwanda, les innovateurs qui participaient militent pour la santé mentale et l’entrepreneuriat pour la paix par l'initiative AMANI YOUTH EXPO. La cible principale étant la jeunesse, ils forment, informent et sensibilisent sur ces questions.

Convaincus que la paix est possible et dans l'optique de pérenniser l'impact de leurs initiatives dans la région des Grands Lacs, après avoir reçu des certificats de mérite, ces jeunes innovateurs appellent tout un chacun à s'approprier le message de la consolidation de la paix. Ils insistent cependant sur le soutien et l'engagement actif des décideurs afin d’aboutir à une paix durable dans la region et se servent de leurs slogan: “Alors viens autour du feu, autour du feu de la paix autour du feu”.

Représentant l'Union européenne à cet atelier, le chef de la section politique à la délégation au Rwanda, Uwe Wissenbach, a rappelé le combat que mène cette coalition pour la construction de la paix et n’a pas manqué à saluer ces initiatives. "Résoudre les conflits, cela prend du temps et beaucoup d'énergie. L'important, c'est de faire intervenir des échanges d'idées pacifiques et qu'on puisse construire ensemble un avenir. Alors, j'ai écouté avec beaucoup d’attention les différentes interventions des jeunes des différents pays. Leurs initiatives sont louables", a déclaré Wissenbach.

Prenant la parole, le représentant de la Coopération suisse au développement à cet atelier, Dominique Habimana, a dit: “Les jeunes sont l’espoir non seulement de demain mais aussi d’aujourd’hui. Demain commence aujourd’hui. Ils possèdent de l’energie nécessaire pour relever les défis. Notre rôle doit être de les accompagner pour qu’ils jouent lemleur efficacement”.

Invité d’honeur à ces assises, le directeur général chargé de la communication et des partenariats au ministère rwandais de l'unité nationale et l'engagement civique (MINUBUMWE), Paul Rukesha, a appelé les jeunes à travailler ensemble pour combattre les discours de haine. "Nous encourageons les jeunes à s'unir, à avoir de l'amour et à éviter toute forme de discrimination”, a-t-il indiqué.

Depuis son lancement, le programme “Dialogue transfrontalier et autonomisation des jeunes pour la paix dans la région des Grands Lacs”, sous l’appui financier de l’Union européenne et de la Coopération suisse au développement, a apporté des changements remarquables sur le terrain.

Parmi ses principales réalisations, figurent 30 jeunes innovateurs et 120 peace fellows formés et encadrés pour devenir des acteurs de paix dans leurs pays et communautés respectifs; cinq initiatives innovatrices de consolidation de la paix développées par les jeunes, soutenues techniquement et financièrement par le programme; 19 dialogues intergénérationnels et interculturels et sept dialogues politiques organisés, facilitant ainsi un espace sûr pour que les jeunes et les aînés puissent discuter et promouvoir une culture de dialogue afin de surmonter les préjugés et les stéréotypes; deux festivals transfrontaliers de la paix au Burundi et au Rwanda, ayant atteint 821 participants; ou encore un sommet de la paix des jeunes des Grands Lacs tenu au Burundi en mars 2023 et qui a fourni aux jeunes un espace d’échange entre eux, avec les aînés et les décideurs politiques sur les défis auxquels est confrontée la nouvelle génération, de même que les opportunités de jouer pleinement leur rôle clé dans le processus de paix et de développement.